Vingt-mille bananes sous les mers.
Tombé de son fauteuil volant dans un profond sommeil, Marcel trouve une bouteille jetée à la mer. Celle-ci renferme un galion de corsaires (ou s'agit-il du "Séducteur" : navire vague, vague bateau de Magritte, 1953 ?).
Se jetant à l'eau, notre héros se promène en compagnie de poissons-banane, des vagues de "La grande famille" (Magritte, 1963 sur la couverture et les première et dernière pages) aux fonds marins les plus étranges où les poissons s'entendent parfois comme chien et chat (mais est-ce que ça existe, un poisson chien ? Après tout, la mythologie grecque avait bien des animaux moitié cheval, moitié poisson : les hippocampes).
Marcel fait une rencontre croquante avec un poisson scie (un espadon secret), un requin un peu marteau et un
requin-loubard affamé qui semble prêt à manger du singe. N'a-t-il pas un air de famille
avec le spectateur amoureux du combat de Sumos, l'individu patibulaire que l'on ne
rencontre que dans ses cauchemars les plus terribles, ou celui qui s'enfuit devant un
simple petit géant gullivore ? Les dents de la mer pourraient se contenter d'un poisson
, d'une étoile de mer ou du
poulpe du commandant Nemo
(20 000 lieues sous les mers, de
Jules Verne). (A moins que ce ne soit celui du tableau d'Alfred Kubin,
1903 ?)
Réveillé en sursaut, poisson-volant, angelot